Les tensions politiques montent d’un cran à l’approche de l’élection présidentielle camerounaise de 2025. Au cœur de la polémique, une déclaration explosive de l’homme politique et analyste Abel Elimbi Lobe, qui accuse Maurice Kamto d’avoir été « introduit dans le MRC par le régime Biya pour le saboter de l’intérieur ».
Une accusation grave, qui soulève de nombreuses interrogations et relance le débat sur les vraies dynamiques au sein de l’opposition camerounaise.
Un ancien allié devenu critique virulent
Abel Elimbi Lobe, ancien membre influent du SDF et figure connue pour ses prises de position directes, s’est montré particulièrement virulent envers Maurice Kamto lors d’une récente interview. Selon lui, Kamto n’aurait jamais été un vrai opposant, mais plutôt un pion du régime introduit dans le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) pour le manipuler et le détourner de sa mission première.
Il affirme que le parcours de Kamto au sein du gouvernement – notamment en tant que ministre délégué à la Justice – prouverait sa proximité avec le pouvoir, et que son arrivée à la tête du MRC aurait eu pour but d’affaiblir la vraie opposition structurée et crédible.
Le MRC, victime ou complice ?
Pour Elimbi Lobe, le MRC n’est plus aujourd’hui qu’une coquille vidée de sa substance militante, devenue une plateforme autour d’une seule personne : Kamto. Il dénonce une gestion autoritaire du parti, une absence de débat interne et une stratégie politique basée sur la confrontation et la victimisation, qui selon lui, profite indirectement au régime.
Il va même plus loin en affirmant que certains événements majeurs – comme les manifestations post-électorales de 2018 ou les appels au boycott des élections – auraient été volontairement mal gérés pour justifier la répression et disqualifier l’opposition aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
Une déclaration qui divise l’opinion
Les réactions à cette sortie ne se sont pas fait attendre. Les partisans de Kamto dénoncent une tentative de déstabilisation menée par des figures politiques jalouses de sa popularité. Ils rappellent que Kamto a quitté le gouvernement pour créer un véritable parti d’opposition, et qu’il a payé le prix fort, notamment par l’arrestation et l’emprisonnement.
D’autres observateurs y voient en revanche un débat légitime sur la transparence et la gouvernance au sein des partis d’opposition camerounais. Le climat politique étant marqué par la méfiance généralisée, certaines voix commencent à s’interroger sur les véritables intentions et alliances de chaque leader.
Conclusion : entre stratégie politique et guerre de leadership
La déclaration d’Abel Elimbi Lobe s’inscrit dans un contexte de lutte acharnée pour le leadership de l’opposition camerounaise. À quelques mois de la présidentielle, chaque camp cherche à s’imposer comme la seule alternative crédible au régime Biya. Mais ces accusations risquent surtout de fragiliser davantage l’opposition, au lieu de la renforcer face au pouvoir en place.
Ce débat souligne une réalité incontournable : l’unité, la clarté idéologique et la transparence des partis politiques seront des éléments clés pour espérer une alternance démocratique au Cameroun.