Dans une démarche qui souligne l’importance stratégique de la région, le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, a récemment effectué une visite de travail dans l’Extrême-Nord. Son séjour, loin d’être protocolaire, a été marqué par une série d’audiences intensives avec des délégations et des personnalités influentes de la région. Cette tournée, d’une grande envergure, est un signal fort du gouvernement central qui cherche à relancer l’économie et à renforcer la stabilité dans une zone souvent confrontée à des défis sécuritaires et économiques.

Le fil conducteur de ces rencontres a été l’économie et le développement. Le ministre a échangé avec des acteurs clés, des chefs d’entreprise aux leaders communautaires, pour évaluer la situation économique sur le terrain. Les discussions ont sans doute porté sur des thèmes cruciaux : le financement de projets de développement, la mobilisation des recettes fiscales locales, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME), et l’impact des crises régionales sur l’économie locale.

La présence de Louis Paul Motaze dans l’Extrême-Nord est un geste de proximité et de rassurance. Après des années de lutte contre la menace de Boko Haram et face aux défis du changement climatique, la région a besoin d’un soutien concret pour sa relance économique. Les audiences ont permis aux acteurs locaux de présenter leurs doléances et leurs projets directement au plus haut niveau du ministère des Finances. C’est une occasion rare pour la population de sentir que ses préoccupations sont prises en compte par le gouvernement central.

Au-delà de l’aspect économique, ces rencontres ont une forte dimension politique. En se rendant sur le terrain, le ministre montre l’engagement du gouvernement à maintenir le dialogue avec les différentes composantes de la société. C’est une démarche qui vise à renforcer la cohésion nationale et à dissiper le sentiment d’abandon que certains peuvent ressentir dans les régions périphériques. La politique de développement du Cameroun, souvent perçue comme centralisée, est ainsi présentée sous un jour plus inclusif, avec une volonté apparente de décentraliser la prise de décision et d’impliquer les acteurs locaux.

En fin de compte, la série d’audiences menée par Louis Paul Motaze dans l’Extrême-Nord est un message de confiance. C’est une promesse de soutien financier et technique pour les projets locaux et une reconnaissance du potentiel de la région. Reste à voir si ces promesses se traduiront par des actions concrètes. Le succès de cette mission dépendra de la mise en œuvre des engagements pris et de la capacité du gouvernement à transformer ces discussions en un véritable moteur de développement pour l’Extrême-Nord.