Soixante dossiers de candidature ont été déposés à la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Un chiffre record qui révèle l’effervescence de la scène politique, mais soulève des questions sur la liste finale des candidats.
Une effervescence politique sans précédent
La date limite pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle ivoirienne de 2025 a été marquée par une affluence record. Au total, ce sont 60 dossiers qui ont été enregistrés par la Commission Électorale Indépendante (CEI). Ce chiffre est bien supérieur aux 44 candidatures de 2020 et témoigne d’une volonté de la classe politique, et de la société civile, de s’impliquer dans le processus électoral. On y retrouve des figures de proue de la politique ivoirienne, des personnalités plus discrètes, et même des candidats peu connus du grand public.
Les poids lourds en lice
Parmi les candidats, on retrouve les grands noms de la politique ivoirienne. Le président sortant, Alassane Ouattara, a déposé sa candidature pour un troisième mandat, justifiant sa démarche par l’appel de son parti, le RHDP. En face, les deux principales figures de l’opposition, Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Tidjane Thiam (PDCI), ont également fait déposer leurs dossiers. Un acte fort, car leur éligibilité est contestée en raison de leur radiation des listes électorales. L’ancien ministre Jean-Louis Billon a également confirmé sa candidature, se positionnant comme une alternative.
Le rôle central du Conseil constitutionnel
Avec 60 dossiers à examiner, la Commission Électorale Indépendante a transféré la patate chaude au Conseil constitutionnel. Cet organe aura la lourde tâche de vérifier la recevabilité de chaque dossier et de s’assurer que les candidats remplissent les conditions requises, notamment le parrainage des électeurs, la caution de 50 millions de FCFA et l’éligibilité. Le Conseil constitutionnel, dont la décision est attendue au plus tard le 10 septembre, a le pouvoir de valider ou d’invalider des candidatures. En 2020, sur 44 dossiers, seuls 4 avaient été retenus. Le sort de Gbagbo et de Thiam, radiés des listes électorales, est particulièrement attendu.
Une liste de candidats potentiellement réduite
Face à un nombre aussi élevé de candidatures, il est fort probable que la liste finale soit drastiquement réduite. Les conditions d’éligibilité, notamment la question de la nationalité et l’inscription sur la liste électorale, risquent d’éliminer un grand nombre de prétendants. De plus, la caution de 50 millions de FCFA, soit plus de 76 000 euros, est une barrière financière qui peut écarter les candidatures les moins sérieuses. Le Conseil constitutionnel devra trancher, et sa décision sera déterminante pour le déroulement de la campagne électorale.
Les enjeux de l’unité de l’opposition
Le grand nombre de candidatures de l’opposition pose une fois de plus la question de leur division. Tandis que Gbagbo et Thiam, tous deux à la tête de grands partis, ont déposé des candidatures séparées, d’autres personnalités de l’opposition se sont également positionnées. Cette fragmentation pourrait affaiblir l’opposition face à un Alassane Ouattara qui, lui, s’appuie sur une formation politique unie. L’enjeu des semaines à venir sera de savoir si l’opposition parviendra à surmonter ses divisions et à s’unir autour d’un candidat unique, une stratégie qui pourrait être la seule pour espérer une alternance.
Conclusion : La Côte d’Ivoire se dirige vers une élection présidentielle sous haute tension. Le nombre record de candidatures témoigne d’une forte vitalité politique, mais aussi de profondes divisions. La décision du Conseil constitutionnel sur la recevabilité des candidatures sera cruciale et aura des répercussions majeures sur le futur de la politique ivoirienne.

