Après les élections du 25 octobre, le dépouillement des bulletins de vote a débuté en Côte d’Ivoire. Le président sortant Alassane Ouattara est largement pressenti pour remporter un quatrième mandat, malgré les tensions politiques.
Les Ivoiriens ont voté le 25 octobre lors d’une élection présidentielle très attendue, marquant une étape cruciale pour l’avenir politique du pays. À présent, le dépouillement des bulletins de vote est en cours à travers tout le territoire national. Selon plusieurs observateurs, le président sortant Alassane Ouattara semble bien parti pour décrocher un quatrième mandat consécutif, bien que les résultats officiels ne soient pas encore proclamés.
Cette élection s’est déroulée dans un climat à la fois calme et tendu. Calme, car aucune violence majeure n’a été signalée le jour du scrutin, mais tendue en raison du contexte politique marqué par la contestation de l’opposition. Plusieurs figures politiques de premier plan ont été écartées de la course, notamment l’ancien Premier ministre Guillaume Soro et l’ex-président Laurent Gbagbo, dont le parti, le PPA-CI, dénonce des manœuvres d’exclusion politique.
Les observateurs nationaux et internationaux, tels que ceux de l’Union africaine et de la CEDEAO, ont salué la bonne organisation logistique du scrutin tout en soulignant des faiblesses dans la participation électorale, surtout dans les zones rurales. Dans certains bureaux, la participation a été inférieure à 40 %, ce qui pourrait refléter un désintérêt ou un boycott silencieux d’une partie de la population.
Du côté du camp présidentiel, les partisans d’Alassane Ouattara affichent leur optimisme. Selon eux, la stabilité économique et les grands travaux d’infrastructures réalisés sous sa présidence plaident en sa faveur. Le président a promis de poursuivre sur cette lancée en mettant l’accent sur l’emploi des jeunes, la réduction du coût de la vie et la consolidation de la paix sociale.
Cependant, pour beaucoup d’Ivoiriens, l’enjeu dépasse la simple question d’un mandat supplémentaire. Le pays, encore marqué par les crises post-électorales de 2010 et 2020, aspire à une démocratie plus inclusive et à une alternance politique réelle. Les appels au calme lancés par la Conférence des évêques de Côte d’Ivoire et plusieurs organisations de la société civile témoignent de la volonté de préserver la paix, quel que soit le verdict des urnes.
Les résultats provisoires sont attendus dans les prochains jours. Si la victoire d’Alassane Ouattara se confirme, il devra composer avec une opposition affaiblie mais déterminée à faire entendre sa voix. Pour beaucoup, cette élection pourrait marquer le début d’une nouvelle ère politique en Côte d’Ivoire — soit celle de la continuité, soit celle d’un changement attendu depuis longtemps.

