Depuis plusieurs mois, Issa Tchiroma Bakary reste silencieux sur la scène politique camerounaise. Un silence qui suscite questions, analyses et hypothèses.
Depuis plusieurs mois, un silence inhabituel plane autour d’Issa Tchiroma Bakary. Celui qui fut pendant des décennies l’une des voix les plus audibles du paysage politique camerounais, notamment en tant que ministre et porte-parole du gouvernement, semble s’être effacé des radars médiatiques. Pour beaucoup, cette absence soulève de nombreuses interrogations. Est-ce un choix stratégique, un retrait volontaire ou le signe d’une lassitude politique après tant d’années de combat ?
Issa Tchiroma a toujours su occuper la scène avec son franc-parler légendaire et ses positions souvent tranchées. Qu’on l’aime ou qu’on le critique, il a marqué la vie politique du Cameroun par son audace et sa fidélité à ses convictions. Son silence actuel contraste fortement avec l’image d’un homme habitué à défendre publiquement ses idées, parfois contre vents et marées. Ce contraste alimente la curiosité et pousse les observateurs à s’interroger sur ce qui se cache derrière cette discrétion.
Certains analystes politiques estiment qu’il s’agit d’un silence calculé. Dans un contexte où la politique camerounaise connaît des mutations, Issa Tchiroma pourrait choisir de se mettre en retrait pour mieux observer et préparer un éventuel retour. D’autres y voient plutôt une forme de désillusion, voire de fatigue. Après avoir longtemps occupé des postes de responsabilité, il serait simplement temps pour lui de passer le relais à une nouvelle génération de leaders.
Mais le silence d’un homme comme Issa Tchiroma ne peut être anodin. Dans l’histoire politique, le mutisme de certaines figures a souvent précédé des changements importants. Peut-être prépare-t-il un nouveau rôle, plus discret mais tout aussi influent, dans l’ombre du pouvoir ou au sein de son parti. D’autres avancent qu’il pourrait se consacrer désormais à des activités personnelles, loin de la tension permanente des joutes politiques.
Ce mutisme pourrait également être interprété comme une manière de protester silencieusement contre certaines évolutions politiques qu’il n’approuve pas. Connaissant le personnage, il est peu probable qu’il ait perdu tout intérêt pour la vie nationale. Son silence, en soi, est peut-être un message : celui d’un homme qui observe, qui écoute, et qui attend le moment propice pour se faire entendre à nouveau.
Quoi qu’il en soit, l’absence de Tchiroma sur la scène médiatique laisse un vide. Dans un pays où la parole politique est souvent monotone, sa voix apportait une couleur particulière, une passion rare. Peut-être reviendra-t-il bientôt, fidèle à son style, pour surprendre ceux qui pensaient qu’il avait définitivement tiré sa révérence. Car, comme l’histoire l’a souvent montré, les silences les plus longs précèdent parfois les retours les plus marquants.

